Topographie

TOPOGRAPHIE MILITAIRE DE LA FRONTIÈRE DES ALPES
par M.de Montanel

EXTRAITS relatifs notamment au Val d’Entraunes et plus largement à la Vallée du haut-Var.

Nous allons vous présenter des extraits d'un ouvrage qui au delà des informations propres à la statégie militaire de l'époque présente un intérêt certain d'un point de vue topographique sur notre région . M de Montannel par son exploration sur le terrain nous donne beaucoup d'informations sur l'état des communications (les routes et les chemins) , sur les distances et les temps de marche entre les villages et sur la toponymie même s'il a pleinement conscience des approximations orthographiques dues au passage du français à l'italien voire au gavot quand ce n'est pas la reproduction d'erreurs par les officiers et " ingénieurs - géographes".

L'auteur: M.de Montanel (1714-1785)

Son propre éditeur nous le présente de manière très succincte : " il fut d'abord capitaine d'infanterie au régiment de Chartres ; il passa sa vie à lever les frontières de Provence , du Dauphiné et des Flandres " pour conclure qu'il n'a pu trouver aucun autre détail de sa carrière Je ne peux que vous conseiller de vous rendre sur le remarquable site la Bibliothèque Dauphinoise où Jean-Marc Barféty nous apporte de précieuses informations sur notre auteur et son éditeur:

Dans une déclaration demandée par le service de la solde pour effectuer une conversion de pension, il dit lui-même : « Le sieur Michel-Jean-Auguste Cruels, surnommé Montanel, et dont l'extrait baptistère est ci-joint, est né le 27 août 1714, à Baixas, près de Perpignan, Viguerie de Roussillon et Vallespir. Il a été baptisé dans l'église paroissiale de Notre-Dame dudit Baixas le 28 dudit mois, et il demeure actuellement rue des Clercs, paroisse Saint-Hugues, sous la qualité d'ancien ingénieur du roi. Il déclare avoir servi treize ans dans les grades de l'infanterie ; fait sous-lieutenant dans le régiment de Chartres, le mois de juin 1746 ; lieutenant, le mois de novembre même année, et ingénieur-géographe, le mois de janvier 1748. Il a obtenu du Roy, le 1er janvier 1750, en considération de ses services et sous le nom de Montannel, la réforme de lieutenant à la suite du régiment de Navarre, aux appointements de 240 livres par an, qui lui ont été payés, de six mois en six mois, le dixième déduit, sur les fonds de l'Extraordinaire des guerres jusqu'au 1er janvier 1779. Cette grâce lui a été accordée, lorsqu'il était Ingénieur-géographe du Roy et, en cette qualité, employé extraordinairement par Sa Majesté, à la levée de la carte des Alpes depuis l'embouchure du Var et de la Roya jusqu'auprès du lac de Genève, travail où il a été occupé, sans interruption, durant l'espace de dix ans, c'est-à-dire jusqu'à ce que ses forces épuisées et sa vue fort affaiblie ne lui ont plus permis de continuer ses fonctions, ainsi qu'il a eu l'honneur de le représenter en son temps au Ministre de la guerre. II déclare, en outre, qu'il n'a jamais touché aucune gratification, ni obtenu aucune grâce pécuniaire, pas même pour sa retraite, que celle qui est portée dans le brevet de réforme ci-joint. Certifié véritable à Grenoble, le 3 mars 1779. MICHEL-JEAN-AUGUSTIN CRULES-MONTANNEL. »

L'éditeur: Albert de Rochas d'Aiglun

Eugène Auguste Albert de Rochas d'Aiglun est né à Saint-Firmin-en-Valgaudemar (Hautes-Alpes) le 20 mai 1837, fils d'Eugène de Rochas d'Aiglun, juge au tribunal de Briançon, et de Camille Jayet. Il est issu d'une famille notable de Gap, qui a donné des hommes de loi et un maire de Gap. Après des études au Lycée de Grenoble, il entre à Polytechnique en 1857 et en sort officier du génie. Il prend sa retraite comme lieutenant-colonel (1888). Il est nommé administrateur de l’École polytechnique et fait partie, en qualité de secrétaire, du comité de rédaction du "Livre du centenaire". Il se retire à Grenoble où il est mort le 2 septembre 1914. Il possédait une résidence à l'Agnelas, près de Voiron. Il s'est marié le 20 novembre 1866 à Voiron avec Adèle Dode de La Brunerie, petite-nièce du maréchal Guillaume Dode de La Brunerie. Il a laissé de nombreux ouvrages d'érudition sur l'histoire militaire des Alpes et les fortifications. En particulier, il a publié la correspondance de Vauban. Cependant, à la fin de sa vie, il s'est consacré à des études sur les phénomènes para-normaux : spiritisme, magnétisme, hypnose, etc. Aujourd'hui, il est surtout connu internationalement pour ces travaux. A notre connaissance, il n'existe pas d'études modernes sur ses recherches, ni de bibliographie complète de ses ouvrages./>

EXTRAITS

PROVENCE ET COMTE DE NICE

Le VAR

[l'orthographe est d 'origine]

[p. 34] Le Var prend sa source sous le col de la Caillote [Cayolle]et se jette dans la mer un peu au dessous du village de Saint-Laurent ; son cours peut avoir vingt-deux lieues d'étendue . Quoique le volume d'eau de cette rivière depuis sa source jusqu'au village d'Entraunes, ne soit pas bien considérable , on ne peut cependant y traverser son lit à cause des escarpements qui en ferment les rives : on trouve dans cette partie trois mauvais ponts de bois , lesquels servent tous au même chemin qui passe et repasse de l'une à l'autre rive , ne pouvant suivre la même à cause de la roideur et de la hauteur des rochers . Ici la vallée dans laquelle coule le Var est fort profonde , fort resserrée et bordée par de grands escarpements . La partie du Var comprise entre Entraunes et Guillaume se guée aisément après les fortes pluies et après les grandes fontes des neiges. La vallée, au reste , y est un peu plus ouverte que dans la partie précédente . La partie du Var qui coule depuis Guillaume jusqu'à la ville d'Entrevaux est un peu plus mauvaise que dans la partie ci-dessus, du moins par rapport à ses gués et à ses bords , et cet état subsiste jusqu'à l'embouchure du vallon du Champ .
[p.35] Depuis l'embouchure du Champ jusqu'à celle de la Tinée , le Var coule dans une vallée étroite , profonde et fort escarpée : ici , les gués y sont souvent dangereux , même après la fonte des neiges ; car , comme les eaux y sont réunies en un seul lit , leur hauteur y est toujours considérable . Ces gués sont situés vis à-vis les villages du Puget-Théniers , du Touet , du Villard et de Massoins .
On communique par le premier de ces gués du Puget Théniers au village de Penne.
On communique par le deuxième , du village de Touet à celui de Revel .
On communique par le troisième, du Villard et de Massoins à Malaussène .
La partie du Var qui coule entre l'embouchure de la Tinée et celle de la Vésoubia , est très resserrée et très encaissée , c'est-à-dire que cette partie du Var coule entre des rochers élevés et fort escarpés [...]
[p.37] L'arête de la chaîne qui sépare le Var d'avec la Tinée est extrêmement élevée et toute hérissée de pointes de rochers depuis sa racine jusqu'au mont Nier ; ici , cette arête se divise en deux branches , dont l'une sépare le Champ d'avec la Tinée , et l'autre le Champ d'avec le Var .
* La première de ces branches n'est pas à beaucoup près aussi élevée , ni si hérissée de rochers que l 'arête ci dessus .
* Quant à la seconde branche , je veux dire celle qui sépare le Champ d'avec le Var , elle s'abaisse un peu à mesure que ses penchants s 'étendent vers le Var ; ces penchants au reste sont fort arides et entrecoupés par quelques vallons dont le plus considérable est celui où se trouve le village d ' Auvare . Outre les vallons du Champ et d'Auvare , on voit encore sur la gauche du Var deux autres grands vallons dont l'un porte le nom de Tubi , et l'autre de Barlate . Ce dernier est fort long et le premier fort profond et fort resserré.
[p.38] A l'égard de la chaîne qui borde la droite du Var , elle prend racine à la montagne qui sépare le col de la Caillote d'avec le lac d ' Alloz [Allos]et par conséquent à l'arête de la chaîne qui fait la séparation du comté de Nice d'avec la vallée de Barcelonnette . Depuis le col de la Caillote jusqu'à l'embouchure du vallon d'Annot , ladite chaîne présente une arête extrémement élevée et hérissée de pointes de rochers , elle sépare dans cette partie le Verdon d'avec le Var , et forme sur cette dernière rivière la droite de la vallée dans laquelle se voit Esting [Estenc], Entraunes , Saint-Martin et Guillaume . On trouve sur la susdite créte cinq différents cols : le premier est le col d ' Esting , le deuxième le col de Champ , le troisième le col de Puits , le quatrième le pas de Roubinous et le cinquième le col de Saint-Garis [Pas de Sangaris]. De tous ces cols il n'y a que celui de Champ qui soit praticable pour les chevaux ; il est un peu ouvert , en sorte qu'il y faudrait quatre cent cinquante hommes pour le garder ; il appartient au premier occupant , de même que les autres passages . Au surplus les neiges tiennent tous ces cols fermés huit à neuf mois de l'année : il suit de là qu'en masquant au pont de Gueydan le débouché du vallon d'Annot , et en occupant les cols ci - dessus , nous pouvons former avec quelques bataillons une bonne ligne défensive depuis le col de la Caillote jusqu'auprès d'Entrevaux , et , par conséquent , empêcher l'ennemi de passer de la vallée d'Entraunes et de celle de Guillaume dans la vallée où coule le Verdon , depuis la source de cette rivière jusqu'à la vallée de Castellane . Les montagnes qui bordent la droite du Var depuis le pont de Gueydan jusqu'au gué qui est sous Massoins , ne sont point , à beaucoup près , si élevées ni si affreuses que celles qui composent la chaîne dont je viens de parler ; leurs penchants cependant sont fort difficiles à gravir , surtout du côté du Var . Les vallons qui les entrecoupent de ce côté - là sont fort courts et en petit nombre ; aussi ne trouve-t-on dans toute cette étendue qu’un bon débouché qui est celui du vallon de Saint Cassian , vallon par lequel on communique d'Entrevaux à Castellane .
Dans le reste , c'est-à-dire depuis le vallon de Saint-Cassian jusqu'à l'embouchure de l'Esteron , on voit quelques passages tels que ceux de la Penne , de Revel , de Vial , par lesquels passages on peut monter des bords du Var sur le terrain compris entre cette rivière et celle de l'Esteron

[...]

[p. 43] Le terrain compris entre le Var , l'Esteron et la partie supérieure du Verdon , devient comme nul dans la défensive générale de la frontière des Alpes . En effet , il nous est aisé de garder ce grand espace avec quelques bataillons ; d ' ailleurs l'ennemi ne peut y venir que par le haut du comté de Nice , pays fort difficile pour le charroi des subsistances et impraticable pour celui de l ' artillerie . Revenons sur le Verdon . L'endroit le plus intéressant de la vallée où coule cette rivière se trouve aux envi rons de Colmars ; ici le terrain fait sur le Verdon une espèce d ' entonnoir que nous pouvons garder avec un petit nombre de bataillons . Cette position a pour objet de couvrir la vallée de Barcelonnette , dans le cas que l'ennemi , remontant le Verdon , projette de prendre Col mars et d' entrer ensuite dans la vallée de Barcelonnette par les cols de la petite Caillote , de Fours , de Saint Pierre - d ' Alloz et de Cestrières ; en second lieu elle a pour objet de couvrir Colmars , Barreme , Senez et Castellane , dans le cas que l ' ennemi veuille y marcher de la susdite vallée par les cols que je viens de nommer . Si nous avions un corps de troupes entre Alloz et Castellane et que ce corps de troupes eût pour objet de marcher sur Guillaume et sur Entrevaux , il pourrait prendre , dans un cas pareil , différentes routes .
  • La première , partant d'Alloz , passe par le col de Champ et par Saint-Martin ;
    • la deuxième , partant de Colmars , passe par le col de Champ et par Saint-Martin ;
    • la troisième , par tant de Colmars , passe par le lac de Lignin et par le pas de Roubinous ( on observe que le pas de Roubinous est fort mauvais , même pour les gens de pied ) , celle-ci fait une fourche entre le pas de Roubinous et le lac de Lignin : la branche gauche de cette fourche descend surle Var vis-à-vis de Villeneuve , et celle de la droite se plonge sur le Coulomp qu'elle parcourt jusqu ' au pont de Gueydan .
    • La quatrième route , partant du pont de Thourame - Haute , passe par Méailles , Fugeret , Annot et Saint-Benoît .
    • La cinquième passe par Annot et Saint Benoît .
    • La sixième , partant de Châtillon , passe par Vergons , Liscle , Roine et Saint - Benoist .
    • La septième , partant de Castellane , passe par le col de Saint - Michel et par Ubraye .
      Les meilleures de ces routes sont celles qui passent par le col de Champ et par le col de Saint-Michel : on peut les parcourir en une seule marche . Si le corps en question avait pour objet de marcher sur Saint-Laurent-du-Var , il pourrait prendre , dans un cas pareil , deux différentes routes .
      1. La première , partant des environs de Colmars , passe par le vallon d'Annot , par Entrevaux , la Penne , Revel , l'Ascros , Toudon , Gilette et le Broc .
      2. La seconde , partant de Castellane , passe par Séranon et Grasse . L ' une et l ' autre de ces routes sont assez bonnes pour les chevaux ; cependant , dans le cas dont il s'agit , on doit donner la préférence à la dernière , attendu qu'elle risque moins d'être interrompue par les troupes de la garnison de Guillaume , et par celles que l ' ennemi pourrait avoir entre le Var et la Vésoubia .

RESSOURCES QUE PRESENTENT LE COMTE DE NICE

[p.47] Les villages de Saint-Étienne , de Saint-Dalmas-le Sauvage , d'Isola , de Bousiegue [Bouseyas] et de Prats peuvent fournir ensemble 180 hommes en état de porter les armes , 190 bêtes de charge , 4 , 000 quintaux de foin et du blé pour leur subsistance.
La ville de Guillaume et les villages de Villeneuve , de Saint-Martin , d'Entraunes et Esting peuvent fournir ensemble 240 hommes en état de porter les armes , 300 bêtes de charge , 450 quintaux de foin et du blé beaucoup plus qu'il ne leur en faut pour leur subsistance .
Le bourg de Beuil et les villages de Peona , de Châteauneuf , de Daluis et du Sauze peuvent fournir ensemble 300 hommes en état de porter les armes , 280 bêtes de charge , 4, 600 quintaux de foin et du blé un peu plus qu' il ne leur en faut pour leur subsistance . En général, le comté de Nice est fort stérile en fourrages , de même que la Provence . Le Dauphiné et le duché de Savoye sont beaucoup plus abondants ; car, outre le foin que l 'on retire des prairies naturelles et artificielles , les montagnes en produisent considérablement et surtout beaucoup de pâturages

[p.458]

Routes principales et communications particulières du Comté de Nice, de la Provence, du Dauphiné... qui sont au-delà de la grande chaine des Alpes - Comté de Nice.

* La première longe la mer et va jusqu'à Gênes [...]
* La deuxième, qui est celle de Coni , sort par le pont et la porte de Paglion [...]
* La troisième route, qui est celle de Démont , sort aussi par la porte de Paglion ; ensuite elle passe par Levenzo , Duranus , Figaret , Lantosque [...]
* La quatrième est celle de Jauzier ; celle - ci sort de Nice par la porte du Paglion , passe ensuite par Levenzo , par le pont d 'Hutel , par Marie , par Saint - Salvador , par Pante , par Isola , par Casterelle , par Saint - Etienne , par la Pistola , par Prats , par Boussiègue et par le col de Cavalete , d'où l'on tombe sur Jauzier [...]
* La cinquième route est celle de la ville de Barcelonnette ; elle sort aussi de Nice par la porte du Paglion , ensuite elle passe par Levenzo , par le pont d ' Hutel , par le village de ce nom , par Torre , par le pont de Tournafort , par Massoins , par le Puget - Tanier , par Entrevaux , par Guillaume , par Entraunes , par le col de la Caillole et par Fours . Cette route est bonne pour les chevaux et un bataillon peut la parcourir en cinq bonnes marches.
* La sixième route est celle de Castellane ; elle sort de Nice par la porte du Paglion , ensuite elle traverse le Var au gué de Saint - Laurent , passe par Saint - Laurent , par Grasse et par Séranon . [...]
* La septième route est celle de Sisteron ; celle - ci passe par Grasse , par Saint - Vallier , par les Escragnols , par Séranon , par Castellane , par Senèz , par Barême , par Digne et par Vollone . [...]
* La huitième est celle d ' Aix ; elle passe par Saint - Lau rent - du - Var , sous le village de Caigne , près d ' Antibes , par Cannes , par la montagne de l ' Esterel , par Fréjus , par Vidauban , par le Luc , par Brignols , par Saint Maximin [...]

[p.463]

- Pour aller de Lantosque à Guillaume on passe par Saint-Martin , par le col de la Cole , par Saint - Dalmas du - Plan , par Rimplas , par Saint-Salvador , par Rora , par Robion , par le col de ce nom , par Beuil et par Péones . Cette route est praticable pour les chevaux ; il ſaut treize heures . [...]

[p.464]

- Pour aller de Guillaume à Coni on passe à Beuil , à Saint - Salvador , à Rimplas , à Saint - Dalmas - du - Plan , à Saint - Martin , au col de la Finestre , à Aubagne , à En traigues , à Vaudier , à Dones et à Bourgo . Cette route est bonne pour les chevaux ; il faut vingt - et - une heures pour la parcourir ; mais elle n ' est praticable , à cause des neiges qui s'amassent au col de la Finestre , qu ' au commencement de juillet .
Pour aller de Guillaume à Démont on passe par le Beuil , par le col de la Finestre et par Vaudier . - On peut encore aller de Guillaume à Démont en passant par Péones , le col de Croux , Saint - Étienne , Douvence , le col de Sainte - Anne , les bains de Vinay , les Planches et Aison . Cette route n 'est mauvaise pour les chevaux qu ' au col de Sainte - Anne ; il faut dix - sept heures pour la parcourir , et les neiges la tiennent fermée au col de Sainte - Anne jusqu ' à la mi - juillet .

COMMUNICATIONS PARTICULIERES

[p.471]

On communique de Saint - Étienne à Esting en huit heures . Ce chemin passe par le col de l ' Escaillon ; il est mauvais pour les chevaux ,
* On va d ' Esting à Saint - Dalmas - le - Sauvage en cinq heures . Ce chemin passe par le vallon de Jallorgne et par l ' Estrop ; il est mauvais pour les chevaux .
* On va d ' Esting à Fours en trois heures et demie . Ce chemin passe par le col de la Grande - Caillole ; il est fort bon pour les chevaux .
* On va d ' Esting à Alloz en trois heures . Ce chemin passe par le col d ' Esting et près du lac d ' Alloz ; il est fort mauvais pour les chevaux .
* On va d ' Esting à Colmars en cinq heures . Ce chemin passe par le col de Melin , par le Jas - du - Rouchas , par les côtes et par le col de Champ ; il est très mauvais pour les chevaux .
* On va d ' Esting à Entraunes en deux heures . Ce chemin passe et repasse le Var sur de mauvais ponts de bois ; il est mauvais pour les chevaux .
* On va d ' Entraunes au col de Pal en trois heures . Ce chemin remonte le vallon de Bourdoux et passe au pied de la montagne de Trente - Souches ; il est très mauvais pour les chevaux .
• On va d ' Entraunes à Colmars en cinq heures ; ce chemin passe par le hameau de la Cole et par le col de Champ ; il est bon pour les chevaux .
• On va de Saint - Martin à Saint - Étienne en neuf heures . Ce chemin passe par le col de Pal ; il est très mauvais pour les chevaux . On compte du col de Pal à Saint Étienne , trois bonnes heures ##### * On va de Saint - Martin - d ' Entraunes à Colmars en quatre heures ; ce chemin passe par le col de Champ ; il est bon pour les chevaux .
* On va de Saint - Martin à Villeneuve en une heure ; ce chemin est très bon pour les chevaux

[p.472]

• On va de Villeneuve au col de Pal en cinq heures . Ce chemin est très mauvais pour les chevaux ; il passe par les Torres et par le tourniquet du Coignet .
* On va de Villeneuve au col de Pasquairet en cinq heures ; ce n ' est qu ' un mauvais sentier pour les gens de pied
* On va de Villeneuve au Sauze en une heure trois quarts . Ce chemin traverse le Var près de Villeneuve ; il est mauvais pour les chevaux .
* On va de Villeneuve à Guillaume en deux heures ; bon pour les chevaux .
• On va de Guillaume à Châteauneuf en une heure et demie . Ce chemin passe par le collet de Coni ; bon pour les chevaux .
• On va de Guillaume à Entrevaux en trois heures ; bon pour les chevaux .
• On va de Guillaume au Sauze en une heure et demie : bon pour les chevaux .
• On va du Sauze à Alluis en trois heures : bon pour les chevaux .
• On va du Sauze à Villeplane en deux heures ; ce chemin n ' est qu 'un sentier bon pour les gens de pied .
• On va du Sauze à Aurent en cinq heures . Ce chemin passe par le col de Plan ; il est très mauvais même pour les gens de pied .
• On va du Sauze à Méailles en sept heures ;; mauvais pour les chevaux .
• On va de Méailles à Thorame - Haute en trois heures ; mauvais pour les chevaux .
• On va du Sauze à Thorame - Haute en dix heures . Ce chemin passe par le col du Plan ; il est très mauvais pour les chevaux .

[p.473]

• On va du Sauze à Colmars en dix heures . Ce chemin passe par le hameau d ' Enaus [Enaux] et par le col de Champ ; bon pour les chevaux
• On va de Châteauneuf à Saint - Étienne en six heures . Ce chemin passe par le col de Pal ; il est fort mauvais pour les chevaux .
• On va de Châteauneuf à Entraunes en quatre heures ; Ce chemin passe par Trote , par les Cassines et par Bricq ; bon pour les chevaux .
• On va de Châteauneuf à Saint - Martin - d ' Entraunes en trois heures . Ce chemin passe par les Plans ; fort mauvais pour les chevaux .
• On va de Châteauneuf au hameau de Barcons en deux heures ; très mauvais pour les chevaux .
• On va de Châteauneuf à Villeneuve en une heure ; fort mauvais pour les chevaux .
• On va d ’ Entrevaux au Puget-Tanier en deux heures ; fort bon pour les chevaux .
• On va du Puget - Tanier au Touet en deux heures ; fort bon pour les chevaux .
• On va du Touet au Villard en deux heures ; fort bon pour les chevaux . (...)

[p.474]

• On va de Beuil à Guillaume en deux heures et demie . Ce chemin passe par la chapelle Sainte - Anne ; il est très mauvais pour les chevaux .
• On va de Beuil à Péones en deux heures . Ce chemin traverse le lit du Tubi ; il est bon pour les che vaux .
• On va de Péones à Saint-Etienne en sept heures . Ce chemin passe par le col de Croux ; il est bon pour les chevaux .
• On va de Péones à Châteauneuf en trois heures . Ce chemin passe par le hameau de Buchuyères [Bouchanières] ; il est fort mauvais pour les chevaux .
• On va de Péones à Guillaume en une heure et demie. Ce chemin longe le lit du Tubi ; bon pour les chevaux .

ENVIRONS DE COLMARS ET D’ENTREVAUX - Routes et Chemins

[p.478]

• Pour aller de Colmars à Entrevaux on passe bas par le col de Champ , par Saint - Martin , par Villeneuve et par Guillaume ; cette route est fort bonne pour les chevaux .
• Pour aller de Colmars à la ville de Barcelonnette on passe par le col d ' Alloz . Cette route est praticable pour les chevaux , mais on n ' en peut faire usage , à cause des neiges qui s ' amassent au col d ' Alloz , que trois mois et demi de l ' année ; il faut huit heures .
• Pour aller d ' Entrevaux à la ville de Barcelonnette il y a deux différentes routes .
o La première passe par Guillaume , par Saint - Martin , le col de Champ , Colmars et le col d ' Alloz ; il faut seize heures ; elle est bonne pour les chevaux , mais impraticable , à cause des neiges , huit à neuf mois de l ' année . –
o La seconde passe par Guillaume , par Entraunes , par Esting , par le col de la grande Caillole et par le village de Fours ; il faut dix sept heures pour la parcourir ; elle est bonne pour les chevaux , mais impraticable , à cause des neiges du col de la Caillole , huit à neuf mois de l ' année .
Pour aller encore d ' Entrevaux à Colmars on peut passer par Saint - Benoît , par Annot et par le col de la Cole ; cette route n'est mauvaise pour les chevaux qu'au dit col de la Cole ; il faut douze heures .
Pour aller d 'Entrevaux à Castellane on passe par le vallon de Saint - Cassian ; cette route est bonne pour les chevaux et peut s ' accommoder pour le canon ; on peut la parcourir en une bonne marche . —
Pour aller encore d ' Entrevaux à Castellane on passe par le village d'Ubrebraye et par le col de Saint - Michel ; ce chemin n ' est pas trop bon pour les chevaux ; il faut douze heures

(...)

Le texte complet LIRE ici]