Expositions itinérantes

Soyez Vaches

Retrouver l'exposition virtuelle dans notre musée imaginaire

On aurait tort de croire que l’on sait tout des vaches, c’est pourquoi Roudoule vous invite "par monts et par veaux" à découvrir sa nouvelle exposition : Soyez vaches !Le bovin, animal civilisateur, fait partie de l’histoire des Alpes du Sud. La domestication de l’aurochs, ancêtre du taureau et de nos bovins domestiques, aurait peut-être débuté il y a environ 9000 ans, au Proche-Orient et au Pakistan. Dans les Alpes, l’élevage du bœuf est attesté dans l’abri de Balme-Rousse à Choranche dans le Vercors, vers 4900 avant J.-C. Cependant les premiers déboisements en vue d’une exploitation pastorale ne sont attestés qu’au second millénaire. A la fin de l’âge du bronze, la mise en valeur agricole de l’étage montagnard entre 1000 et 1600 m est accomplie comme en témoigne les gravures de la vallée des Merveilles et de la Valcamonica. Cependant ce n’est que le développement des cités à la période romaine qui favorisera les produits de l’élevage. L’élevage bovin alpin au début du premier siècle après J.-C est reconnu par Pline l’Ancien, dans son Histoire naturelle. L’auteur souligne « qu’il ne faut pas mépriser le bétail de médiocre apparence, car les vaches des Alpes, malgré leur petite taille, donnent beaucoup de lait». L’élevage bovin nous plonge dans une dimension essentielle de l’univers montagnard : le pastoralisme. Dans les Alpes du Sud, on a cru pendant longtemps que la faible valeur des pâtures, les rochers, les pentes ne convenaient guère au gros bétail. On pensait également que les prairies de fauche se limitant aux terres irriguées ne suffiraient pas à produire suffisamment de foin pour permettre un élevage bovin conséquent. Dans la Vésubie, à Utelle, Roquebillière et Saint-Martin des ordonnances communales témoignent d’une attention particulière portée aux vaches laitières et aux bœufs de labour. Pour ces derniers, on a parfois gardé les meilleures pâtures. Dans plus de 90 % des cas on élève plus de bœufs que d’ânes et de mulets pour le labour. La traction des araires avec des bœufs de labour ou des vaches a dominé jusqu’à la veille de la Grande Guerre et s’est maintenue tardivement en Vésubie et dans le Moyen Var. A Ascros et à La Penne, les habitants achetaient des bœufs jeunes qu’ils dressaient au labour durant une année avant de les revendre à la foire suivante. Dans les Alpes du Sud, l’élevage d’une ou deux vaches est souvent une ressource vivrière. Ce petit nombre s’explique par le travail important que nécessite chaque vache, la traite, 2 fois par jour, en plus des autres travaux agricoles, mais aussi les foins : il y a près de 8 mois de stabulation à assurer : « les vaches sortaient en mai et rentraient fin septembre ».

Peaux de vache

Autrefois, on trouvait une race beuilloise appelée Buienque ou Roujo, bonne laitière de couleur brune, de petite taille, très agile et dont on pouvait se servir pour le labour. La majeure partie des vaches était de races mélangées, à robe blanche, rouge et noire. A Mollières, on trouvait quelques piémontaises à robe blanche. Puis sont arrivés de Savoie les Tarines, suivies des Abondance et des Salers...

Une belle vacherie !

A partir de la fin du XIXe siècle, les paysans, frappés par la baisse des cours des céréales et l’importation massive de farines étrangères, se retrouvèrent avec une production excédentaire invendable. Poussés par la précarité de leur situation, ils optèrent pour de nouveaux choix. La luzerne et le sainfoin furent alors semés sur les terres céréalières. Les cultivateurs se tournèrentaussi vers la filière fromagère et laitière. En montagne, les projets de vacherie et de fruitières se multiplient et dans les vallées les agriculteurs développent des coopératives laitières en s’inspirant du succès des fruitières de Sospel, de Moulinet et de Roquebillière, construites à partir de 1888. Certains d’entre eux deviennent alors maîtres-fromagers ! On envisagera même de produire du gruyère dans les Alpes-Maritimes !

En 1929, la production dépassait 2,4 millions de litres pour les cinq coopératives laitières des Alpes-Maritimes (Guillaumes, Puget-Théniers, Belvédère, Saint Sauveur, Sospel). Mais dans les années 1960, les producteurs furent confrontés à l’effondrement du prix du lait qui porta un coup d’arrêt à l’économie laitière locale.

Vaches qui rient !

Aujourd’hui, après d’importantes mutations, l’élevage bovin est toujours une réalité dans les vallées des Alpes-Maritimes. L’exposition vous propose de retrouver les différents aspects de l’élevage contemporain, de la production de lait à celle de viande, en passant par les portraits des éleveurs qui maintiennent cette agriculture de proximité

Des hommes et un fleuve : le Var

Le fleuve Var prend naissance à 2600 mètres d’altitude aux confins du Val d’Entraunes. De torrent alpin, il prend rapidement les traits d’un fleuve méditerranéen, dont les bras noueux dessinent des tresses. Il traverse 280 millions d’années, génère une flore et faune exceptionnelle entre Parc National du Mercantour et Réserve Naturelle Régionale des Gorges de Daluis. Son embouchure est un haut lieu de l’observation ornithologique : 240 espèces d’oiseaux migrateurs y ont été recensées. Ce grand fou propre a rien et qu’on ne peut mettre à la raison selon les propos de Vauban est régulièrement sujets aux crues contre lesquelles les hommes luttent depuis des siècles en endiguant et en reboisant.

Seulement franchis par quelques gués et des ponts militaires provisoires, le fleuve a longtemps marqué la frontière entre la France et les États de Savoie. Sur ses rives s’activaient militaires, douaniers, contrebandiers et bûcherons guidant le flottage du bois.

Progressivement aménagé au XIXe siècle, le Var se transforme en couloir de circulation. D’importants travaux d’endiguement permettent l’établissement de la route nationale et du chemin fer qui relie Nice à Digne en 1911. Dans son prolongement une ligne de tramways ralliera Guillaumes dans la haute vallée du Var. Plusieurs ponts témoignent des prouesses techniques imaginées pour résister aux crues et aux charges des convois ferroviaires. Ponts suspendus, ponts métalliques et premiers ponts en bétons armés jalonnent l’histoire des techniques.

Au début du XXe siècle les rives du Var deviennent un itinéraire touristique renommé : la Route des Grandes Alpes.

Ses eaux irriguent des terres agricoles, entraînent les mécaniques des moulins et des industries, et permettent le développement de l’hydroélectricité. Elles assurent l’alimentation en eau potable du littoral. Ses matériaux (sables, graviers, roches…) ont permis la construction de nombreux édifices…Ses terres alluvionnaires sont encore très prisées par les maraîchers et les horticulteurs bien que sa plaine alluviale soit fortement urbanisée.

De nos jours le Var offre de multiples de ressources que les hommes cherchent toujours à exploiter tout en ayant un peu plus conscience de la fragilité du fleuve.

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Des plantes et des hommes dans le Mercantour

Depuis 2010, Elise Bain, ethnobotaniste associée aux recherches du Musée départemental d’ethnologie de Salagon et Philippe Thomassin dans le cadre du Plan Intégré Transfrontalier du Parc National du Mercantour et du Parco delle Alpi Marittime, ont entrepris l’étude ethnobotanique de la flore du Mercantour. En 2012, une partie de la recherche développée dans une base de données dédiée à la flore a été synthétisée afin de figurer en bonne place sur le site internet www.roudoule.fr. En juin 2013 sera publié l’ouvrage « Savoir et usages populaires des plantes dans le Massif du Mercantour ». Il accompagnera l’exposition « Des plantes et des hommes dans le Mercantour ».

Dix ans après l’exposition « Se soigner en Montagne », nous élargissons les approches liées aux plantes médicinales. Nous évoquons les pratiques médicales courantes entre le milieu du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle à travers la reconstitution d’un cabinet de médecin, et aborderons la pharmacopée domestique. Les montagnards s’attardaient peu sur les maux et avaient tendance à considérer toute maladie comme bénigne. Aussi, plutôt que de consulter le médecin, ils préféraient trouver la solution à porter de main. C’est ainsi que la cueillette des plantes s’est transmise de génération en génération avant de se perdre progressivement. L’exposition ambitionne d’évoquer cette pharmacopée au travers d’herbiers, de bouquets secs, de photographies et d’objets utilisés pour transformer les plantes. Nous ferons la part belle aux plantes considérées comme des panacées que sont la camomille, le génépi, le millepertuis sans omettre les plantes liées aux soins de l’estomac ou facilitant la digestion…. Au-delà de l’approche médicale, nous étudions les plantes vétérinaires comme l’hellébore fétide réputée pour guérir des morsures de serpents, et les plantes utilisées comme insectifuges comme l’huile de cade. Le second volet de l’exposition traite des plantes alimentaires et de leur mode de préparation. A cette occasion, nous reconstituons l’intérieur d’une cuisine. En dernier lieu, l’exposition met en exergue certaines pratiques artisanales comme la fabrication des colliers en cytise portant les sonnailles (les chambis) ou la vannerie en osier ou en éclisses de châtaignier.

L'herbier du Docteur Richelmi, pharmacien à Entrevaux :

Cette exposition a été l'occasion d'acquérir un herbier exceptionnel constitué de 1093 planches et assemblé par un pharmacien essentiellement dans les années 1920. Cet achat a été financé par le Parc national du Mercantour et le mécénat du Crédit Mutuel - Caisse Nice Baie des Anges.

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En savoir plus sur l'enquête ethnobotanique menée depuis 2010.

Rejoindre les fiches botaniques.

Circulez, y'a tout à voir !

Exposition présentée en trois temps à la médiathèque de Sigale du 20 juillet au 30 septembre 2015

Roudoule vous invite à mieux connaître la réalité des réseaux terrestres, les circonstances de leur constitution, les moyens et les conditions de leur utilisation, tout autant que leur histoire propre. L’exposition est le reflet des recherches sur les communications dans les Alpes méridionales dont elle donne une approche synthétique à travers une série de thèmes qui vont des voies antiques aux routes touristiques, des drailles pastorales aux chemins de pèlerinage, des services de postes aux refuges de montagne, des auberges-relais aux routes de l’émigration ou de l’invasion guerrière… Les aspects techniques de la construction et de l’entretien des itinéraires tout autant que les anecdotes de la vie quotidienne ou les impératifs de la stratégie militaire et les préoccupations d’aménagement du territoire sont présentés tour à tour.

Sujets des panneaux :

"Domitia et Julia Augusta : Viae Publicae" : voies antiques

"Drailles et carraires" : chemins de transhumance

"Pèlerins" : voies de pèlerinages et chemins de romérage dans les Alpes du Sud

"La Prière" : édifices religieux jalonnant les routes et passages

"Migrants saisonniers sur les routes" : la mobilité des montagnards au rythme des saisons

"Tête dans les nuages et pieds au chaud" : refuges et hospices de montagne

"Les joyeuses auberges" : les étapes des voyageurs

"Les routes royales" : routes et commerce du sel dans le comté de Nice

"Les trésors de Napoléon" : passages alpins aménagés par Napoléon

"De Lyon à Antibes : le Grand chemin " : d'un Grand chemin commercial vers la "route Napoléon"

"Le désenclavements des vallées" : routes et ponts de la vallée du Var et de ses affluents

"La Poste : au service de sa majesté et des citoyens" : évolution de la Poste dans le Sud et les Alpes-Maritimes

"L'alpinisme en automobile" : création de la Route des Alpes

"La concurrence des chemins de fer alpins" : projets et constructions des lignes alpines

Travailler aux champs

Les activités agricoles dans les Alpes du Sud

Lorsque les jeunes générations naissaient sur les terres des anciens, il n’était pas question de choisir son métier pour l’avenir. On héritait d’une terre et en travaillant cette terre, on était tenu de faire vivre une famille qui prendrait toute entière sa part au labeur. Il en avait toujours été ainsi et il devait toujours en être ainsi jusqu’à ce que la société industrielle prenne de l’ampleur, d’autant plus lorsqu’elle se fit de « consommation ». L’unité très localisée des familles ne résista pas non plus à la poussée démographique entamée au XIXe siècle et qui avait contraint certains membres, faute de ressources locales suffisantes, à tenter leur chance ailleurs. Mais bien que l’autosuffisance ait longtemps prévalu dans une économie de montagne où les communications étaient malaisées, il serait inexact de voir les vallées alpines comme pauvres. Elles se révélèrent propices à un équilibre favorable entre les besoins et les productions que compromettra l’introduction de la mécanisation. L’économie montagnarde, qu’elle fût agricole, artisanale ou industrielle, tenait une place précieuse par la grande diversité des ressources. L’agriculture n’était pas un métier et être paysan était un état. Avec le principe de polyculture, le seul viable économiquement pour le paysan sud-alpin, certaines « activités » furent dominantes ou le devinrent, d’autres demeurèrent complémentaires : élevage, céréaliculture, viticulture, oléiculture, apiculture, etc. Les tendances s’inversaient suivant qu’on habitait des territoires d’altitude ou proches du littoral méditerranéen, selon l’irrigation des terres, leur ensoleillement et les saisons, et selon les époques et les tendances économiques. La proximité frontalière, si favorable à l’émigration temporaire et aux échanges, a aussi contribué à la variation des pratiques et des méthodes. Cependant, l’idée domine à juste titre qu’en territoire alpin, l’agriculture est malcommode dans un environnement aussi accidenté. Toute coupe de bois en vue d’une mise en culture était rapidement suivie de la stabilisation des terrains par des terrasses, sous peine de voir « sa terre » disparaître sous l’action des pluies torrentielles. Aujourd’hui, on distingue partout les aménagements façonnés par le travail constant de générations opiniâtres dont les « restanques » sont le trait le plus représentatif.

Comme le paysan face à ses multiples activités agricoles, Roudoule écomusée en terre gavotte vous invite d’une parcelle à l’autre à redécouvrir la diversité des activités agricoles précieux témoins d’une grande richesse patrimoniale.

Thèmes abordés

• Une agriculture en terrasses • Gérer l’espace • Une économie en mutation dès la fin du XIXe siècle • Techniques et technologies du labour • Du labour au laitage : les bovins • Le pastoralisme • Les céréales : du semis à la moisson • Après la moisson • La fenaison • De la « piquette » au vin A.O.C. de Villars • Le chanvre • Des ruches et des abeilles • La récolte des olives • La lavande : cueillette ou culture ?

Au cœur des Alpes : Utrecht

Exposition présentée à Jausiers d'avril à septembre 2015.

Avant la conclusion de la Paix d’Utrecht, diverses campagnes militaires se sont déroulées dans les Alpes. L’exposition en présente les principaux déroulements. Du point de vue des faits d’armes remarquables, la guerre de la Ligue d’Augsbourg et la guerre de Succession d’Espagne ont marqué nos contrées : siège de Colmars-les-Alpes pour l’une, sièges d’Entrevaux, de Nice, de Turin, de Toulon pour l’autre. Les maquettes inédites des forteresses d’Entrevaux, de Colmars-les-Alpes, du Montalban et de l’église fortifiée de Larche illustrent l’art de fortifier les places à l’époque moderne et les techniques de sièges. Armements et uniformes reflètent également les mouvements de troupes, à l’instar de la “Glorieuse Rentrée des Vaudois” ou des “navettes de Berwick”. Un dernier volet traite de la vie des communautés durant cette période à travers les collections des musées de St-Paul-sur-Ubaye et de la Roudoule.

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Pour en savoir plus : la guerre de Succession d'Espagne et ses conséquences dans les Alpes

Nice-Digne 100 ans du Train des Pignes

Exposition présentée à Villars-sur-Var (Auberge Alpes-Azur) du 1er juillet au 30 septembre 2018

Le centenaire de la ligne Nice-Digne est l'occasion de retracer la naissance et l'existence de ce parcours de 151km. Volontés politiques, exigences militaires, enjeux économiques et retombées touristiques sont présentés par de nombreux objets et documents L’histoire du réseau de la Compagnie Sud-France, devenue Chemins de fer de Provence, est longue et complexe. Elle est, en fait, le reflet d’une histoire nationale riche et fluctuante, marquée notamment par les évolutions des choix tactiques du Ministère de la Guerre. Pour convoyer au mieux hommes, matériels et ravitaillements, sur la frontière des Alpes, l’Etat-Major avait souhaité disposer d’un réseau ferré donnant accès aux hautes vallées, articulé avec des lignes principales, entre les places de Méditerranée comme Nice et Toulon et les places alpines comme Grenoble et Briançon. Pour l’établir au plus vite et à moindre coût, on retint finalement l’écartement métrique et l’on dressa un programme de construction extrêmement ambitieux qui couvrait tout le Sud-Est entre le Rhône, la mer et les crêtes.Les premières liaisons furent assez rapidement livrées, entre Nice, Toulon et Aix, ainsi que les sections Digne - Saint André et Nice - Puget-Théniers, ouvertes à la circulation des trains dès 1892. Restait à établir la jonction entre les vallées du Var et du Verdon par la Colle Saint Michel. Ce considérable chantier, comportant de nombreux et spectaculaires ouvrages d’art, dont le « S » du Fugeret ou le tunnel de 3457 mètres sous le col, fut mené à bien en quelques années, malgré les inévitables difficultés financières, techniques et administratives. C’est l’ouverture complète de la ligne entre Nice et Digne, en août 1911, dont nous avons voulu célébrer le centième anniversaire.

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En tram dans les vallées...

En une dizaine de panneaux et quelques plans et documents d'archives, découvrez ces lignes de tramway qui ont parcouru les vallées niçoises et grassoises. On y aborde aussi les aspects techniques : électrification, architecture, ouvrages d'art en béton armés.

Résumé :

Les Alpes-Maritimes ont bénéficié entre 1909 et 1931 d’un des réseaux de tramways les plus denses de France. 350 kilomètres de lignes ont été créés.

Pour désenclaver les zones montagneuses du département, encore tributaires des diligences, la formule du tramway va s’imposer au printemps 1900. Dans les vallées encaissées, on projette d’installer la voie sur la chaussée. Les cours d’eau permettent d’envisager l’installation d’usines hydroélectriques pour alimenter les motrices.

Une convention est signée le 31 janvier 1906 avec la compagnie Sud France. Les futures lignes de tramways doivent se greffer à ses lignes de chemin de fer : Nice-Digne et Nice-Meyrargues. Les études de tracés sont confiées à des ingénieurs des Ponts et Chaussées. Les axes de la Tinée et de la Vésubie comptent de nombreux ouvrages d’art dont treize seront réalisés en béton armé. La mise en place d’un réseau téléphonique constitue une autre innovation technique. Enfin, on va expérimenter le courant continu pour l’alimentation des motrices.

Les chantiers débutent dès la fin de l’année 1906 sur la ligne de la Vésubie et en 1907 sur celles de Grasse, Vence, la Tinée et le Loup.

Le gros œuvre de la ligne de la Vésubie est achevé en 1909 et sous la pression des élus et la population, trois locomotives à vapeur sont provisoirement mises en service en attendant l’électrification en octobre 1910. La ligne de la Tinée est en grande partie achevée en 1911, mais la question de son raccordement à la ligne de chemin de fer Nice-Digne retarde l’ouverture. On construit pour l’occasion un pont en arc dit « bow string » d’une longueur exceptionnelle pour l’époque de 60 m au niveau de la Mescla.

L’exploitation débute difficilement. Les talus insuffisamment protégés s’effondrent aux premières intempéries, la voie, posée sans traverses, se déforme rapidement, les courbes trop serrées et les déclivités excessives provoquent déraillement et dérives des trains.

Malgré ces péripéties et les polémiques qui s’ensuivent, les travaux progressent sur les lignes du Haut-Var et de l’Estéron avant que la Première Guerre mondiale ne les interrompe. À la fin de la guerre, le réseau se remet difficilement des restrictions d’entretien. On ouvre cependant la ligne du Haut-Var en juillet 1923 et en octobre 1924, la ligne de l’Estéron.

Ces lignes auront une existence éphémère et cesseront définitivement de fonctionner le 15 avril 1929. Entre-temps, la ligne de la Vésubie a été brutalement interrompue durant deux ans suite au glissement de terrain qui ensevelit une partie de Roquebillière en novembre 1926. La ligne de la Tinée bénéficie d’un sursis jusqu’en 1931, compte tenu qu’elle est employée pour acheminer les matériaux de construction nécessaires à l’achèvement de l’usine hydroélectrique du Bancaïron.

Réseau en milieu naturel hostile, coûts d’exploitation très élevés, entretien négligé, incidents à répétition et concurrence grandissante de l’autocar auront eu raison des tramways des vallées.

La Route des Grandes Alpes

En ce début du XXe siècle, les Alpes françaises ne sont déjà plus réservées aux seuls montagnards. Dès la fin du XIXe siècle, l’armée a tracé de nombreuses routes stratégiques. Ces travaux, destinés à faire face à une Italie impliquée aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie dans la Triple Alliance (1882), ouvrent les Alpes à la conquête de l’automobile. En 1904, l’itinéraire d’un concours « d’alpinisme automobile » préfigure les ambitions du Touring-Club de France. Il relie Aix-les-Bains et Annecy à Grenoble par une boucle au col de Vars et en vallée de l’Ubaye.

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HistoireS d'une frontière

Depuis la Dédition de 1388, le tracé des frontières dans les Alpes méridionales n’avait pas beaucoup varié, à l'exception de retouches, comme la cession de la vallée de Barcelonnette en 1713 à la France ou encore d'Entraunes, St Martin d'Entraunes et le Mas en 1718.

Cependant au XVIIIe s, le concept de la linéarité s’impose. On souhaite rompre avec la politique des "terres pêle-mêlées" ou des enclaves selon Vauban pour répondre à des nécessités stratégique. En signant le Traité de Turin, le 24 mars 1760, le chevalier Ossorio, premier ministre du Royaume de Sardaigne, et le marquis de Chauvelin, ambassadeur de France à Turin, apportent de considérables modifications à une frontière capricieuse. Le nouveau tracé s’appuie sur des éléments topographiques beaucoup plus affirmés : ligne de partage des eaux entre Var et Verdon du col de la Cayolle à Daluis, succession de crêtes et de vallons entre Daluis et la confluence Riolan/Esteron, cours de l’Esteron jusqu’à sa confluence avec le Var, enfin cours du Var jusqu’à son embouchure.

Le Traité de Turin s’accompagne du maintien de formes locales de jurisprudence et surtout en vertu du décret du 19 Juillet 1770, du maintien de l’usage du français.

Le 24 mars 1860, un nouveau traité est signé. Victor-Emmanuel II et Napoléon III conviennent qu'en contrepartie de l'aide militaire française à la libération de l'Italie du Nord occupée par l'Autriche, les provinces de Savoie et de Nice seraient annexées à la France. En conservant ces territoires de chasse en haute Tinée, Vésubie et Roya, le souverain Victor Emmanuel s'assure un glacis protecteur au revers des crêtes qui ceinturent le Piémont et Turin, sa capitale. Oubliés les beaux attendus de 1760 qui proposaient d'établir les limites de souveraineté sur la ligne des monts ou celle des eaux pendantes !

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Se soigner en montagne

Exposition présentée à Entrevaux (Chemin de ronde) du 5 avril au 1er novembre 2015.

La dureté de la vie en montagne a rendu les souffrances familières. Les gens, habitués à la douleur, ne se rendent pas bien compte de la gravité de leurs maladies. Le paysan s’attarde peu sur les maux, qui font pour nous l’objet dans les heures qui suivent leur apparition d’une consultation chez un médecin spécialiste. L’indispensable labeur quotidien, l’éloignement et la pauvreté tendent à rendre toute maladie bénigne. Dans l’adversité et quand le mot autosuffisance domine, la solution au mal ne peut-être qu’à portée de main. Et, quand les ressources de la pharmacopée domestique sont épuisées, on n’hésite pas à contacter un guérisseur. Uniquement dans les cas les plus graves, les cultivateurs considèrent le médecin de campagne comme un recours efficace.

Artistes en chemin

Pousser la porte de l’église paroissiale de Puget-Théniers c’est se trouver face à face avec l’un des principaux chefs d’œuvres artistiques des Alpes : le retable sculpté de la Passion. L’œuvre est exceptionnelle tant par son exécution que par sa qualité de conservation. Et, comme pour augmenter l’intérêt qu’elle suscite, elle se drape dans le mystère et l’anonymat. Aucun document à ce jour, ne permet d’en identifier l’auteur, d’en donner la date de réalisation, d’en affirmer la provenance… Pourtant les chercheurs unanimes y voient la commande des ermites augustins de Puget-Théniers auprès d’un atelier d’artistes flamands, probablement rassemblés par Matthieu d’Anvers. C’est qu’ils ont été nombreux ces artistes venus des Flandres, de Champagne ou de Bourgogne, franchissant les Alpes pour aller parfaire leur talent en Italie, puis revenant vers la Provence et la vallée du Rhône. La chance de notre région est d’en avoir accueilli certains et d’avoir conservé les œuvres qui leur furent commandées. A Puget-Théniers, à Villars-sur-Var, à Colmars-les-Alpes, ils ont œuvré en compagnie d’artistes locaux. Et le mouvement ne se limite pas à eux : Andréa da Cella peignait à la même époque une chapelle d’Entraunes, deux siècles plus tard des compagnons fresquistes et stucateurs, lombards peut-être, composaient les décors profanes des châteaux du val d’Estéron, beaucoup plus tôt, en 1415 c’est un maître maçon de Genève qui avait reçu commande du pont de Roquesteron…

L’exposition que propose l’Ecomusée n’est pas une présentation habituelle de beaux-arts. Les œuvres, souvent reproduites photographiquement car difficiles ou impossibles à transporter, s’accompagnent d’objets et de documents qui en permettent une approche renouvelée. C’est, en fait la dimension anthropologique de la création artistique qui est proposée. Jusqu’à une époque relativement récente il n’existait pas véritablement de marché de l’art. Dans une société beaucoup plus « intégrée » que la nôtre, l’artiste, le commanditaire et le bénéficiaire vivaient en étroite relation ce qui donnait à l'œuvre exécutée un visage véritablement collectif. Par là s’expliquent, dans les réalisations d’un même peintre ou d’un même sculpteur, soit des archaïsmes soit, au contraire, des innovations qui, dans tous les cas répondaient aux attentes de la communauté.

Une autre conséquence de cette intégration de l’artiste, qu’il soit un individu isolé ou un groupe formant atelier, est la diffusion de son œuvre sur un territoire relativement bien défini. En effet sa réputation, celle qui provoque la commande, circule dans un cercle familial et relationnel bien défini. On le voit avec le « clan flamand » où Antoine Ronzen et Matthieu d’Anvers se distinguent, entre 1524 et 1530, par des retables peints et sculptés à Villars-sur-Var, à Puget-Théniers, par une église à Colmars les Alpes. Puis le territoire s’élargit, probablement grâce au réseau que constituent les ordres religieux dont les responsables se recommandent l’un à l’autre tel ou tel artiste. Antoine Ronzen travaillera ainsi à Marseille et Saint-Maximin.

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Au fil de l'eau

Au fil des temps, au fil des hommes… le fil de l’eau ! L’histoire de l’eau dans nos montagnes est une histoire de quête, de pouvoir et de développement. Vous êtes invités à découvrir tous ces enjeux à travers des exemples locaux.

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Petites Processions - Grands Rassemblements

Les processions, au-delà de l’acte de dévotion ou de pénitence, permettent de se réunir. Elles sont un élément constitutif du sentiment identitaire. Elles ont un but confraternel. Elles donnent une occasion de se retrouver en famille, entre amis et de s’échanger les nouvelles, de rencontrer sa promise. Aujourd’hui, les processions outre leurs dimensions religieuses, peuvent être assimilées à la recherche d’une identité et d’un passé révolu. La cérémonie religieuse interfère avec les souvenirs, la nostalgie, les racines… Elle s’inscrit dans un processus de transmission des savoirs sociaux et religieux. Elle permet aussi d’exprimer un attachement sentimental et émotionnel pour un lieu : le territoire, l’oratoire, la chapelle. Les Processions génèrent la convivialité. Touristes, simples curieux, habitants, membres du clergé ou hommes politiques se retrouvent, avec des motivations variées, dans des dévotions dédiées au culte de la Vierge et à d’autres saints protecteurs.