LÉCUYER Jacques alias Sapin

Général de division (1912-1999)

Jacques Lécuyer entre à l ‘école spéciale militaire de Saint-Cyr à 19 ans et devient officier d’infanterie coloniale. Nommé capitaine, il devient instructeur à Aix-en-Provence où après la défaite se sont provisoirement installées les écoles d'élèves-officiers de Saint-Cyr et de Saint-Maixent. Il est présenté au colonel Zeller (1) par le Commandant Agostini. Ce dernier connaît son état d’esprit car Lécuyer était son assistant à St Cyr. Il connaît son réseau S.O.E (2) , ses « adieux » formulés à ses élèves au moment de la dissolution de l’Ecole, adieux qui n’étaient qu’un « à bientôt ». Vu son profil et ses compétences, il le juge apte à diriger la résistance dans la région. Lécuyer va constituer en février 1943 autour d’une poignée d’officiers l’Organisation de Résistance de l’Armée (l’O.R.A.). Il la structure par département et devient Chef d'Etat-Major de la Région R2 (3) et Chef régional de l'ORA (XVe Région )

Le débarquement du 6 juin 1944, et le message national qui l’accompagne - « _Méfiez-vous du Toréador_ » - déclenchent une guérilla généralisée destinée à entraver le mouvement des troupes ennemies. Sapin s’était entretenu avec le général Patch (4) et avait obtenu son aval pour les opérations de soulèvement des vallées de l’arrière-pays. Chef du réseau « perpendiculaire » , Sapin (5) donne le 7 juillet 1944 l’ordre d’insurrection et commande au lieutenant Gautier alias Malherbe d’organiser dans la région de Beuil un quadrilatère de sécurité où seront rassemblés tous les maquis qu’il sera possible d‘armer. Les ponts d’Astier et de Berthéou sabotés, c’est la « coupure » pour Guillaumes et son canton. Les FFI prennent le pouvoir. Le drapeau tricolore à croix de Lorraine flotte sur Guillaumes et Beuil, premiers villages à être libérés dans les Alpes-Maritimes.

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19 août 1944 - Le commandant Lécuyer-Sapin, chef régional de l'ORA et chef départemental FFI des Alpes-Maritimes prononçant une allocution à Lantosque, lors de la libération du village vésubien. © Collection Musée de la Résistance Azuréenne

Après la libération de Nice, il constitue avec la compagnie FFI des Alpes-Maritimes un groupement alpin sud d’environ 3000 hommes divisés en 7 bataillons qui deviendra en mars 1945 le 3ème RIA (Régiment d’infanterie alpine) sous le commandement du Colonel Lelaquet (ancien chef de l'AS puis des FFI du Var) secondé par le Lieutenant-Colonel Gautier alias _Malherbe_, affecté auprès de la 1ère Division Française Libre afin de libérer le sol azuréen.

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Jacques Lécuyer échappe de peu aux recherches de l'ennemi. Son épouse, elle-même arrêtée par la Gestapo, parvient à se soustraire au contrôle de la police allemande et, avec ses enfants, à disparaître dans la clandestinité. Après la Libération de Nice, il constitua avec les compagnies FFI des Alpes-Maritimes, un groupement alpin Sud d’environ 3000 hommes, divisé en 7 bataillons qui deviendra le en mars 1945 le 3ème RIA (6)

La plupart des membres de l'ORA seront incorporés dans la 1° Armée et iront combattre sur le front des Alpes. Pour lui et la plupart de ses élèves, la guerre ne s'achèvera qu'en Extrême-Orient. Il continue, jusqu'en 1972, sa carrière d'officier, qu'il termine au grade de général de division comme attaché des Forces françaises en Allemagne.

Sources:

  • Jean-Louis Panicacci (sous la direction de ) : La résistance azuréenne - Serre , 2003
  • Gueyer (de) Boris, L’O.R.A. dans la région R2. 11 novembre 1942. Mémoire vive de la Résistance
  • Girard Joseph, l'organisation et les opérations à caractère militaire des forces françaises de l'intérieur dans les Alpes-Maritimes de mars à aout 1944. Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. 22e Année, No. 85, Aspects de la Résistance française (Janvier 1972), pp. 73-94. Presses Universitaires de France
  • Archives du musée de la Résistance azuréenne (en ligne