Cuébris: Eglise Notre-Dame de la Consolation

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L’église romane, connue auparavant connue sous le vocable de « Notre-Dame de Pitié » a fait l’objet d' importantes modifications jusqu’au 19e siècle. La façade principale témoigne de ces évolutions. En effet, l’appareillage calcaire de l’époque romane est percé d’une porte gothique tandis qu'au niveau supérieur, on remarque une ouverture du 17e siècle, surmontée d’une ébrasure médiévale.

Une des caractéristiques flagrante de l'église est son intégration dans le système défensif du village. L’enceinte de la fortification vient s’appuyer sur son angle sud. Elle a probablement été construite dans des périodes troublées de la seconde moitié du 14e siècle. Plusieurs hypothèses peuvent être émises: celle de la peste de 1348, celle des écorcheurs ou « routiers » pillant la Provence suite à une trêve signée en 1365 durant la guerre de cent ans. Ou peut encore supposer que cette disposition est liée à la guerre de succession de la Reine Jeanne, opposant les Anjou et les Duras pour le contrôle des terres de la Provence orientale, à partir de 1385. Cuébris, restée provençale en 1388 devient une cité frontalière enclavée dans le duché de Savoie. Une porte latérale communique avec l’intérieur de l’enceinte. On peut présumer qu’elle a été ajouté au moment de la construction de cette dernière afin d’avoir une entrée protégé.

A l'intérieur, la nef comporte trois courtes travées (espaces divisés) ponctuées par des arcs doubleaux allégés avec du tuf (minéral constitué par les dépôts successifs de cendres volcaniques ou de calcaire). Elle s’achève avec une abside en cul de four (voûte en forme de demi-coupole), d’époque romane.

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L’église a fait l’objet d’un agrandissement avec la construction d’une chapelle à l’est. Celle-ci est voûtée et renforcée d’épaisses branches d’ogives en plein cintre.

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Ce modèle est originaire de Lombardie, il s’est répandu dans le midi au 12e et 13e siècle tel qu’à Grasse et Fréjus et a perduré en Provence jusqu’au 16e siècle. Le mur gouttereau à l’ouest révèle une arcade murée qui atteste la volonté de réaliser un transept. Cependant les travaux n’ont pas été poursuivis. A l’époque moderne, la voûte est modifiée et les ouvertures des fenêtres élargies. Un clocher néo-gothique va être construit au 19e siècle l’instar de Puget-Théniers

La Vierge au rosaire

Peinture à l’huile sur toile. Le tableau montre la vierge auréolée et l’enfant Jésus, nimbés par la lumière céleste, entourés d’angelots. Sainte Catherine de Sienne et Saint Dominique sont en contrebas. Une montagne apparaît au fond. La vierge tend un grand chapelet, un rosaire (objet de dévotion formé de grains enfilés que l'on fait glisser entre ses doigts en récitant des prières tels que les « Ave » relatant les épisodes de la vie du christ. A droite, on identifie Sainte Catherine de Sienne qui porte la robe blanche et la cape noire des dominicaines, le lys, symbole de chasteté, probablement lié à son vœu de virginité et le livre sûrement lié à l’ordre religieux. Elle tient aussi le cœur dans sa main droite, qui fait partie de ses attributs. Dans une vision qui ne s’effaça plus jamais du cœur et de l’esprit de Catherine, la Vierge la présenta à Jésus, qui lui donna un anneau splendide, en lui disant:_ «Moi, ton créateur et sauveur, je t’épouse dans la foi, que tu conserveras toujours pure jusqu’à ce que tu célèbres avec moi tes noces éternelles» Raymond de Capoue, Sainte Catherine de Sienne, Legenda maior, n. 115, Sienne, 1998. Cet anneau ne demeura visible qu’à elle seule. Le christ tient dans ses mains une rose. Le mot « rosaire » signifie « couronne de roses ». Il vient de l’usage au Moyen Age de couronner de roses les statues de la vierge, chaque rose symbolisant une prière. La dévotion du rosaire est attribuée à St Dominique. Elle se répand à partir du 15e siècle.

Saint Joseph et Saint-Nicolas qui ressuscite 3 enfants

Peinture à l'huile sur toile. On reconnait Saint joseph identifié par son bâton fleuri et saint Nicolas, figuré en évêque, dans la force de l’âge, tenant une crosse. Ils sont entourés d’angelots. Cette représentation de saint Nicolas est liée à une légende célèbre autour de trois enfants, pouvant aussi être des clercs ou des soldats. Ces personnages ont demandé l’hospitalité à un boucher ou aubergiste qui va les tuer et les découper en morceaux, les jetés au saloir, afin de les servir à ses clients. Les enfants peints sur la toile sont donc dans un bac à saloir. Le saint parvient à les faire revivre, en faisant le signe de croix. Cette légende est souvent représentée avec l’un des enfants qui enjambe le saloir pour remercier le saint.

~~ Tabernacle

Le tabernacle ressemble à une structure architecturale, avec des piliers sur le côté et des décors de palmettes en relief (Les palmettes sont des ornements en forme de petite feuille recourbée nées d’un rinceau, et dérivée d’un motif antique en forme de petite palme. Au centre, un angelot surplombe le calice (vase sacré pour la consommation du vin de messe) et l’Ostie.

Buste reliquaire de Saint-Victor

Ce buste doré représente Saint-Victor auréolé et habillé d’une tenue d’officier romain. Le socle reliquaire abrite les reliques du saint. Il était porté en procession durant la fête patronale qui lui était dédiée. Cette fête réunissait toute la communauté et durait trois jours.

Cloche Domenico Rosina

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Cette cloche, datée de 1823 est déposée dans l’église. On y observe au premier niveau : un angelot et des représentations cerclés de médaillons : un évêque avec sa crosse, une femme pouvant être identifiée comme Marie-Madeleine avec sa longue chevelure et le christ en croix. En dessous, un décor de palmettes entoure la cloche. En bas de la cloche, le nom Domenico Rosina est gravé. Rosina était le nom d’une des familles de fondeurs qui s'installent à Nice, place Saint-François, à la fin du 18e siècle. Au 19e siècle, les frères Rosina exercent en tant que chaudronniers et répondent à des commandes diverses. Le frère cadet semble reprendre la tête de l’atelier avec la réalisation de cloches entre 1824 et 1836. La famille prospère grâce à de nombreuses destructions de cloches qui ont eu lieu à l’époque révolutionnaire. Le coût est important pour les petites communautés et certaines ne payent pas leurs dettes. Des défaillances sonores peuvent exister. Les cloches recensées n’ont pas toutes été fondues à l’atelier de la place Saint-François, celles d’un certain volume ont été crées ailleurs dont sur le lieu de commande, certaines cloches peuvent peser jusque 480 kilos. Le chemin qui relie Nice à Puget-Théniers ne mesurait que 70 cm de large, sans oublier les glissements de terrains et autres éboulements. A Cuébris, la taille de la cloche a ou permettre un transport par mulet depuis Nice. Il fait aussi pendre en considération que certaines cloches neuves viennent de cloches refondues avec un apport en bronze de 4 à 10% si tout se passe bien. Si le cuivre et l’étain sont parfois importés de loin, ce n’est pas le cas de tous les matériaux. Les fondeurs peuvent trouver sur place les planches pour les gabarits, terre ou argile, poil de chèvre et crottin de cheval pour la « potée » nécessaire aux moules, cire …