L' usine Brouchier
Joseph-Antoine Brouchier installe sa menuiserie au quartier de la clue dans les années 1840. Le canal, entraîne une roue verticale qui assure l’entraînement d’une scie à bois. Casimir succède à son père et agrandit l’entreprise de meuble. Les noyers, lui assurent une production de qualité. Il aménage un entrepôt de vente à Nice et s’enrichit avec la clientèle de villégiature et les établissements hôteliers en pleine expansion sur le littoral. En 1897, les forêts à proximité du village ne lui suffisent plus. L’entrepreneur, fait pratiquer des coupes dans les forêts de St Pierre, d’Entrevaux, d’Annot et de Beuil.
Portrait de Casimir Brouchier, fonds Brouchier.
En 1906, il fait construire l’usine du Sarret sur la rive droite du Var, avec un canal pour alimenter une turbine électrique qui entraîne ses machines et assure l’éclairage public. L’usine va employer jusqu’à 200 ouvriers travaillant jour et nuit. Cependant un violent incendie ravage l’usine le soir du 9 novembre 1910. Conscient de la catastrophe tant pour les Brouchier que pour une centaine de famille pugétoise, le conseil municipal met à disposition une partie des terrains de l’hôpital Bischoffsheim pour y construire des baraquements en attendant la reconstruction de l’usine. Marius Brouchier qui succède à son père finit par dénicher une fabrique désaffectée au vallon des fleurs à Nice pour relancer son activité. Puis l’entreprise pugétoise est reconstruite et réintègre le personnel.




La production de mobilier classique perdure de la coupe jusqu’au vernissage, et Pierre qui succède à Marius engage un architecte pour réaliser des meubles contemporains. Au début la Seconde guerre Mondiale, les femmes Pugétoises contribuèrent à l’effort de guerre en posant des charnières sur les caisses de munitions. Le 3 mai 1944, les efforts de la famille sont une nouvelle fois anéantis. Ce jour là deux officiers allemands sont abattus au Breuil, non loin de Puget-Théniers. L’armée allemande choisit d’exercer ses représailles. Outre les déportés sauvés par l’Adjudant-chef Rémond, la Wehrmacht incendie l’usine où les cercueils des deux soldats ont été fabriqués. Après guerre, un industriel lyonnais, Edmond Burin et un niçois Maurice Saulnier s’associent aux membres de la famille pour relancer l’entreprise. En 1948, les efforts des entrepreneurs et de ses ouvriers sont récompensés. Plusieurs d’entre eux obtiennent la médaille du travail. En 1958, M. Poirier annonce la réouverture de l’usine de meubles « Au Vieux Chêne ». Paternaliste, l’entrepreneur, spécialisé dans la literie, fait construire un grand immeuble communément appelé « Blanche Neige » pour loger les employés. Un déboire électoral local, a conduit M. Poirier vexé à abandonner son activité à Puget-Théniers. Depuis le bâtiment industriel, qui a accueilli un temps la jeunesse Pugétoise se dégrade inexorablement en attendant tel le phénix de renaître de ses cendres.