La juiverie
Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, Puget-Théniers connaît un essor économique important sous l’impulsion du comte de Provence qui l’érige au rang de chef-lieu de baillie (circonscription où est représenté le délégué du roi ou d'un seigneur). C’est probablement à cette période, à l’instar d’autres villes provençales, que la cité accueille une petite communauté juive à laquelle sont accordés le prêt à intérêt (que l’Église interdit aux catholiques), le négoce et la médecine, mais de façon exclusive. Certains membres de la communauté peuvent être artisans, tisserands, agriculteurs ou viticulteurs. Une enquête mentionne à plusieurs reprises des ventes ou des partages de biens, consécutifs à des dettes contractées « auprès des juifs et des chrétiens ». A Puget-Théniers, Thomas Durand sacerdos et Salomon judeus gardent ainsi en possession la maison d’un certain Bertrand Fiorete, dont ils étaient les créanciers. La communauté est cantonnée dans une rue dédiée et bénéficiant de privilèges légaux que l’on a coutume de nommer en Provence « juiverie » ou « carrière ». En 1297, trois Juifs (que l’on peut entendre comme des chefs de famille qui habitent la ville) sont soumis à un impôt prélevé par le comte de Provence. Au début du XIVe siècle, Puget-Théniers compte une quinzaine de familles juives